Première série
Question 1
Par rapport aux enzymes de restriction, un PACES a soulevé un doute de prononciation sur la notion de bouts francs et cohésifs :
Le professeur Paquis semble avoir évoqué que les coupures à bouts cohésifs étaient celles qui « se recollaient le plus facilement ».
Effectivement ce sont des enzymes qui génèrent des bouts cohésifs qui sont le plus utilisées pour le clonage car les extrémités simples brins sortantes facilitent l’orientation des inserts
Vous avez de votre côté dit plus tard dans la journée que « ce sont les extrémités franches qui auront plus tendance à se refermer (- sur lui-même) » Les extrémités franches se referment effectivement plus facilement au niveau du vecteur.
Je l’ai interprété dans le sens que des extrémités franches se fermeront davantage sur elles-mêmes qu’avec un insert, sans déphosphorylation. Considérez-vous cependant que l’une ou l’autre de ces coupures est "plus facile" ou "plus rapide" ?
En résumé les 2 sont justes, il n’y a pas de réelle différence tout dépendant dans quelle expérience on les utilise
Ou suffit-il de se concentrer sur le mécanisme du processus ?
OUI, le plus important est de comprendre les différentes techniques et quel outil sert à quoi et pourquoi ; la notion de coupure « plus facile » ou « plus rapide » n’a pas vraiment d’importance
Question 2 :
Il semble qu’il y ait une incompréhension, dans la partie sur le clonage moléculaire, sur la séparation des ADNc quand l’applique au cas du syndrome de Wolfram par exemple
Les étudiants ne perçoivent pas la raison pour laquelle les analystes doivent passer par un clonage moléculaire puis une amplification pour séparer des ADNc issus de la réverse transcriptase
Je vous joints des extraits des messages envoyés par les PACES :
« Pourquoi quand on a fait la reverse transcriptase pour obtenir l'ADNc à partir de notre ARNm muté, on ne passe pas directement au séquençage vu qu'on a isolé notre ARNm muté au moment de le transformer en ADNc ?
Du coup je ne vois pas en quoi le clonage moléculaire les sépare ?
« Mais pourquoi les ADN ne sont pas séparés directement après la reverse transcriptase ou au moment de la PCR avant même le séquençage et le clonage ? »
Une explication qui me vient après coup serait que les deux séquences (une mutée et une non mutée) seraient toujours mélangées dans la solution après passage de la réverse transcriptase, ce qui nécessite le passage par un clonage moléculaire, avec « une séquence / un vecteur ».
Cette séquence évoquée restant inconnue dans les cas jusqu’à l’étape de séquençage
Je viens donc vous consulter pour vérifier l’exactitude de cette possible explication
Votre explication est exacte :
Tout d’abord le prérequis qu’il faut garder en tête c’est que le clonage est nécessaire dans la mesure où le variant d’épissage est présent à l’état hétérozygote ; il y a donc un mélange d’ARN sauvage et d’ARN muté à des tailles différentes. Il est donc indispensable lorsque l’on doit séparer des molécules.
Pour la reverse transcriptase on utilise une extraction d’ARNm total. Si on utilise des oligodT pour générer les ADNc, TOUS les ARNm seront synthétisés en ADNc. Il faut donc réaliser une PCR pour amplifier la région d’intérêt en quantité suffisante pour pouvoir réaliser le clonage mais là encore à la fin de la PCR on a toujours un mélange Non muté / muté.
Dans mon exemple on a 2 fragments PCR à des tailles différentes. Si on séquence directement les produits PCR les séquences seront toujours mélangées donc illisibles.
On pourrait isoler les 2 produits PCR à partir du gel d’agarose (techniquement cela est réalisable) mais ça sous entend que la différence de taille soit suffisamment grande pour être résolutif sur gel et ce n’est pas toujours le cas.
Le séquençage direct sur des ADNc n’est pas possible, pas assez de matériel spécifique.